Carnet de notes:
Il ne s'agit pas ici tant de peintures de coquelicot, que d'une espèce de
performance qui m'a occupé tout cet été particulièrement ensoleillé.
Je répands sur mes toiles des flaques de peinture plus ou moins diluée, les
fait glisser en tous sens, très doucement, afin d'obtenir une allure de pétale.
Le soleil m'est un allié, évaporant rapidement ces lagunes de
liquides rouges. Je répète ces opérations jusqu'a ce que l'idée de la fleur me
semble posée.
Les semaines passant sur ce travail, il devient moins important
de "réussir" un coquelicot, que de juste être bien avec la couleur,
sa transparence, son dessin .
Ce n'est donc plus de la peinture figurative, mais pas encore vraiment de
l’abstrait… d'ailleurs, pour faire bon
poids bonne mesure, je peins en contrepoint un pistil de coquelicot,
quelquefois où ça me chante.
Ce petit objet vert, et cette tendance à l'abstraction, ne
viennent pas de la planète Mars, au plus près de la terre depuis 70 000
ans. En réalité, dans
la pratique de la peinture, le moment rare et magique où tout se fait avec aise
est un vertige ou l’on perd le sens de la réalité.