Angela Verdejo est née à Valparaiso, au Chili. En 1975, elle a treize ans quand ses parents fuient le régime du général Pinochet et se réfugient en Belgique. A Bruxelles, elle poursuit ses études et se forme, notamment à l'Université Libre de Bruxelles, en philologie romane. Depuis, elle a vécu dans différents pays (la Belgique, les États-Unis, le Chili, la France, l'Argentine et la Bolivie). En 2000, elle s'établit entre la Belgique, son pays d'adoption et la France, son pays d'affection.

Sa formation rigoureuse de philologue et l'intérêt passionné qu'elle porte à la langue comme champ d'investigation la conduisent naturellement vers le théâtre où elle se consacre à la mise en scène, en particulier de l'œuvre de Samuel Beckett, à l'écriture et à la traduction. Elle traduit en espagnol notamment Carton plein de Serge Valletti, La mort du Général, Le Ventre de la Baleine et Les fiancés de la Mort de Marcos Malavia. Elle publie parallèlement plusieurs articles sur des écrivains de langue française. C'est dans sa maison du Pays de Bray qu'elle a rédigé son roman, Je ne l'ai pourtant pas rêvé.

L'écrivain viendra dédicacer son livre  à la galerie Pierre Marcel, Saint Clair sur Epte, Samedi 17 mai 2003, de 14h à 20h, en clôture de l'exposition du peintre chilien Ana Maria Hidalgo.


 
Je ne l'ai pourtant pas rêvé. (GRASSET, février 2003)
 (sélection 2003 du prix Goncourt du premier roman et du prix Roblès du premier roman) 


 Après s'être tiré une balle dans la tête, Victor Fernandez se réveille dépourvu d'émotion. Il est incapable de s'émouvoir, d'éprouver des regrets ou ne serait-ce que de l'amour. Mais Victor Fernandez ignore tout cela.
Il se raconte, reconstituant sa vie à partir des propos des rares personnes qui lui rendent encore visite : sa famille, un psychiatre, des infirmières, de jeunes gardes ou des militaires, qui se présentent à lui tantôt comme des amis tantôt comme des tortionnaires.

En toile de fond, quelques années de bonheur auprès d'Amanda, sa femme, un lointain coup d'État (11 septembre 1973) qui l'a poussé à fuir son pays, l'exil à Bruxelles, le Chili revenu à la démocratie et l'ombre d'un général encore tout-puissant. Et trois cadavres dont celui de Julia, sa fille.

Et puis, cette chambre (hôpital ou prison ?) où le mystère Fernandez plane. Où l'étrangeté finit par tout envahir.

Lire le premier chapitre: http://www.edition-grasset.fr/chapitres/c_verdejo.htm


 

Premier roman, d'Angela Verdejo, éditions Grasset.

Commentaires des visiteurs de la Galerie Pierre Marcel, et site Internet www.lepommier.com

  • Marie, Bluema.com, 02/05/03
    Cela se lit comme du petit lait, certains délires ont un côté Boris Vian, ( l'arrache coeur).
    On finit par entrevoir du réel dans ce mélange de délires. C'est traité avec adresse... Elle ne dit pas c'était comme ci ou comme cela... Mais Victor lui l'exprime,  puis: est-ce réalité ou cauchemar?
    Mon idée première, à lire le premier chapitre, c'est que cette JF  a sûrement réellement rencontré dans sa vie  une part ( la part folie et traumatisme ) de l'être qu'elle décrit .  Il y a des choses que même avec génie on ne peut inventer, sans avoir vu de ses yeux quelqu'un entrer progressivement dans un phase de folie, ni sans avoir vu les scènes décrites par endroits.
    Arriver à l'écrire, et le décrire, de cette façon, c'est franchement extraordinaire! Chapeau! Et sinon? Quelle imagination dans la construction!
    Et je te prendrai le livre, c'est sûr! (et même sans doute plusieurs)
    .
  • Marie, Bluema.com, 13/05/03 (Aprés lecture du livre, note du webmaster)
     A lire la suite, j'en reste à mon impression première...
    Cet homme et son délire sont trop réels pour ne pas avoir existé...Pour lui une seule réalité: " ma fille est morte, j'attends d'être englouti aussi par le néant"...Le reste, ne l'a t-il pas rêve? Des bribes de vie réelles s'entrelacent avec ses cauchemars.
    On découvre progressivement et l'homme, et ce que l'auteur veut exprimer d'elle..
    Car il faut sûrement être Angéla Verdejo pour arriver à glisser avec autant d'adresse de la description d'un massacre de guerilla en 73, à l'ambiance de Bruxelles, de Bruxelles à Chopin, et de Chopin à ce genre de pensée: "la démocratie est un tout, vous ne pouvez donc rien contre elle".
    Et l'on ne sait si c'est à l'auteur ou à cet homme qui s'est tiré une balle dans la tête après avoir perdu sa fille, après avoir "tué les autres" qu'il faut attribuer ces mots: "J'écris comme ça pour donner un sens à mon existence. Ou plutôt à ma mort.
    Donner un sens à sa mort ça peut faire vivre."
    Mis a part ces délires, tantôt liés aux drogues, tantôt à la fièvre, tantôt à la blessure, on découvre,(et quel art en la matière!), que l'univers des quartiers de haute surveillance médicale, ont bien des points communs avec l'univers carcéral. Il ne reste que le délire pour s'en évader.
    Quelques bouffées de violence ( liées a la douleur physique ou morale selon) quelques pincées de tendresse,( il repense aux siens, il s'enveloppe dans la couverture de sa grand -mère) le dosage est parfait...
    Quel voyage en l'autre!...Bravo!
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Commentaires dans la presse :

« Autant de questions qui font que l'on dévore l'ouvrage d'une traite. Pour mieux y revenir afin de savourer à nouveau le jeu de l'auteur », Le Parisien, Magali Prince, 22-23/02/03

« Dehors le printemps austral : cerfs-volants, cris de mouettes et un semblant de réconciliation. Dedans, hallucinations, fantômes et un mort-vivant. Et un passé qui ne passe pas. » Le Nouvel Observateur, Ruth Valentini, semaine du 13 mars.

« C'est dingue tout ce qui peut se passer dans la tête de Victor ! Ça bouillonne, questionne, accuse, soupçonne ; bref c'est un mécanisme toujours en mouvement » Le Maine Libre, Frédérique Bréhaut, 13/03/03

« Couché sur le papier son long monologue devient une manière d'exorcisme », Le Figaro littéraire, Sébastien Lapaque, 27/03/03

« À chacun de trouver sa vérité, en acceptant de se laisser porter par une écriture alerte, sans fioritures. » La libre Belgique, Geneviève Simon, 21/03/03

« (...) le livre refermé, ces pages ne sont plus le lieu d'un héros mais d'un homme qu'on aurait aimé rencontrer. Fascinant » Flair, Léanne Rozenberg, 03/04/03 ( qualifié de « FFF on a adoré »)

« Une voix qui prend sa source entre réalisme et fantastique » Le Soir, Pascale Haubruge, 15/04/03


Sélection 2003 du prix Goncourt du premier roman et du prix Roblès du premier roman de la ville de Blois  http://www-02.ville-blois.fr/jeuxdencre/sources/robles/selection.html

 

Page réalisée à l'occasion de la semaine chilienne, mai 2003, Marcel Galerie, Saint Clair sur Epte, France. www.lepommier.net